Le 2 octobre 2024, la Federal Tax Authority (FTA) des Émirats arabes unis (EAU) a publié des amendements au Règlement d’application du décret-loi fédéral n° 8 de 2017, axé sur la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Ces changements ont été apportés après que le Cabinet a publié la décision n° (100) de 2024 et ils entreront en vigueur le 15 novembre 2024. L’objectif de ces amendements est de fournir des règles plus claires et plus de détails sur les procédures de TVA. Ils visent également à aligner la réglementation sur d’autres lois fiscales connexes, comme la taxe d’accise. Les entreprises des Émirats arabes unis doivent prêter une attention particulière à ces changements, car ils peuvent avoir un impact sur la façon dont la TVA est gérée dans les opérations quotidiennes.
Parmi les nombreux amendements apportés au Règlement d’application, plusieurs se distinguent par leurs effets les plus répandus. Il s’agit notamment de mises à jour sur l’application de la TVA à l’exportation de biens et de services, aux services financiers et au traitement des fournitures comportant plus d’un composant. Ces changements sont importants pour les entreprises impliquées dans l’exportation de biens, offrant des services financiers ou traitant des fournitures composites.
Les modifications apportées à l’article 30 portent sur l’exportation de biens. Il est désormais plus facile pour les entreprises d’appliquer le taux de TVA zéro lors de l’exportation de biens. Les entreprises ne sont plus tenues de conserver tous les types de documents liés à l’exportation. Au lieu de cela, elles peuvent conserver l’une des trois options suivantes : une déclaration en douane et une preuve commerciale, un certificat d’expédition et une preuve officielle, ou simplement une déclaration en douane indiquant la suspension des droits de douane. Cette modification réduit les formalités administratives pour les entreprises et aligne les règles de TVA sur d’autres lois, comme la loi sur les droits d’accise.
L’exportation de services, couverte par l’article 31, a également connu des changements importants. Pour appliquer le taux zéro à l’exportation de services, une condition supplémentaire a été ajoutée. Les services ne doivent pas être considérés comme fournis aux Émirats arabes unis ou dans une zone désignée selon des règles spéciales sur le lieu de fourniture. Ces règles s’appliquent à des services comme l’immobilier, les services électroniques et les télécommunications. Cela signifie que certains services qui étaient auparavant exonérés de TVA peuvent désormais y être soumis. Par exemple, les services liés à des biens immobiliers situés aux Émirats arabes unis peuvent désormais être taxés. Il y a également un changement dans une règle anti-abus dans cet article, qui vise à empêcher les entreprises de faire un usage abusif des exonérations de TVA.
Pour les entreprises du secteur financier, l’article 42 introduit de nouvelles exonérations de TVA. Les services financiers sont généralement exonérés de TVA, mais l’amendement ajoute certains services spécifiques à la liste des exonérations. Il s’agit notamment de la gestion de fonds d’investissement, du transfert de propriété d’actifs virtuels comme les cryptomonnaies et de la conversion d’actifs virtuels. Ces changements s’appliquent rétroactivement, à partir du 1er janvier 2018. Les gestionnaires de fonds doivent désormais analyser attentivement si leurs services sont éligibles à ces exonérations de TVA et comment cela pourrait affecter la récupération de la TVA. Les entreprises qui traitent des actifs virtuels doivent également revoir leurs déclarations de TVA passées, car elles peuvent avoir besoin de soumettre des corrections ou des divulgations volontaires. La définition des actifs virtuels dans ce contexte inclut tout ce qui peut être échangé ou converti numériquement à des fins d’investissement, mais n’inclut pas les monnaies fiduciaires ou les valeurs mobilières.
La prochaine modification importante se trouve à l’article 46, qui traite des fournitures comportant plus d’un composant. Un nouveau paragraphe a été ajouté qui aborde les situations où il n’y a pas de composant principal clair dans une fourniture. Dans ces cas, le traitement de la TVA doit être basé sur la nature de la fourniture dans son ensemble. Cela aide les entreprises à mieux comprendre comment gérer la TVA sur les fournitures mixtes, où plusieurs biens ou services sont vendus ensemble.
Outre ces changements majeurs, il existe plusieurs autres mises à jour que les entreprises doivent connaître. Par exemple, l’article 1 ajoute de nouvelles définitions, notamment des définitions d’actifs virtuels et de notifications. C’est important car la définition de « notification » s’applique désormais à toute personne, et pas seulement au contribuable concerné ou à ses représentants. L’article 2 élargit la définition des fournitures immobilières pour inclure tout transfert de propriété, et pas seulement les contrats de vente et de location. Il y a également des changements dans la façon dont les transferts de propriété des bâtiments publics sont traités. L’article 3 précise que les transferts entre entités gouvernementales ne sont pas considérés comme des fournitures, ce qui signifie qu’ils ne sont pas soumis à la TVA.
D’autres changements incluent des mises à jour des règles sur les fournitures présumées et l’enregistrement volontaire à la TVA. L’article 5 précise que si la valeur d’une fourniture de biens à un seul destinataire sur 12 mois est inférieure à 500 AED, elle n’est pas considérée comme une fourniture présumée. Le seuil est beaucoup plus élevé pour les entités gouvernementales et les organisations caritatives, à 250 000 AED. L’article 8 modifie les conditions pour les entreprises qui souhaitent s’inscrire volontairement à la TVA. Désormais, elles doivent démontrer à la FTA qu’elles exercent une activité aux Émirats arabes unis