Home NouvellesBitcoin Luxembourg : Le fonds souverain FSIL investit dans le Bitcoin via des ETFs ! Coup de maître ou prudence excessive ?

Luxembourg : Le fonds souverain FSIL investit dans le Bitcoin via des ETFs ! Coup de maître ou prudence excessive ?

by Tatjana
4 minutes read

Le Fonds souverain intergénérationnel luxembourgeois, connu sous le nom de FSIL, a investi 1 % de son portefeuille dans des fonds négociés en bourse (ETF) Bitcoin. Le directeur du Trésor et secrétaire général, Bob Kieffer, a partagé cette information après que le ministre des Finances, Gilles Roth, l’ait mentionnée lors de la présentation du budget 2026 à la Chambre des députés. Cette allocation est faible mais notable, car il s’agit de l’une des premières effectuées par un investisseur soutenu par un État membre de l’Union européenne à utiliser des ETF Bitcoin plutôt que de détenir directement des pièces. FSIL gère environ 764 millions d’euros, de sorte qu’une tranche de 1 % équivaut à environ 9 millions de dollars d’exposition au Bitcoin via des ETF.

Kieffer a déclaré que ce choix fait suite à une nouvelle politique d’investissement approuvée par le gouvernement en juillet 2025 et à une mise à jour du cadre annoncée fin septembre après un examen à la mi-juin. Le fonds conservera son allocation principale aux marchés des actions et des obligations tout en ajoutant des actifs alternatifs. En vertu de cette politique, FSIL peut allouer jusqu’à 15 % à des alternatives comprenant les crypto-monnaies, l’immobilier et le capital-investissement. Il a déclaré que le conseil d’administration a estimé qu’un investissement de 1 % représente un équilibre approprié pour un fonds public ayant une mission intergénérationnelle. Cela témoigne de la confiance dans le potentiel à long terme du Bitcoin tout en limitant les risques.

La voie des fonds négociés en bourse vise à réduire le risque opérationnel. Les ETF offrent une conservation réglementée, une tarification quotidienne et des audits, ce que de nombreuses institutions préfèrent à la conservation directe de crypto-monnaies. Ce choix correspond également à l’image du Luxembourg en tant que centre de fonds doté d’une gouvernance stricte, de contrôles LAB/CFT et d’une attention de l’ère MiCA à l’intégrité du marché au sein de l’Union européenne. Kieffer a présenté cette étape comme une reconnaissance du fait que le marché des actifs numériques fait preuve d’une maturité croissante et que le Luxembourg souhaite rester un leader de la finance numérique en Europe.

Le timing est remarquable car un rapport national sur les risques de 2025 a qualifié certaines sociétés de crypto-monnaies de présentant un risque élevé de blanchiment d’argent. Les institutions financières locales ont toutefois continué à tester des voies réglementées vers les actifs numériques. L’utilisation d’une structure d’ETF Bitcoin permet aux équipes de conformité d’appliquer les règles existantes en matière de valeurs mobilières, de limites de portefeuille et de vérifications des contreparties, tout en évitant la gestion directe des portefeuilles. FSIL a également noté que cette décision a été prise après un examen approfondi des priorités économiques, sociales et environnementales, qui guident la manière dont un fonds souverain investit l’argent public sur de nombreux cycles.

Partout en Europe, de plus en plus d’acteurs publics étudient le Bitcoin. Le fonds souverain norvégien a augmenté son exposition indirecte au Bitcoin au cours de l’année écoulée par le biais de sociétés cotées qui détiennent ou gèrent des crypto-monnaies. La Banque nationale tchèque a augmenté sa participation dans les actions de la bourse américaine Coinbase à la mi-juillet et a envisagé un petit portefeuille test pour étudier le Bitcoin plutôt que de le craindre. En Suède, un membre du Parlement a proposé ce printemps une réserve de Bitcoin neutre sur le plan budgétaire afin d’ouvrir un débat politique. Ces mesures diffèrent par leur taille et leur méthode, mais elles indiquent une tendance : les institutions européennes explorent des moyens d’obtenir une exposition aux crypto-monnaies dans le cadre des règles existantes.

Pour FSIL, l’allocation de 1 % aux ETF Bitcoin est un début prudent. Elle maintient la plupart des actifs sur les marchés traditionnels des actions et des obligations. Elle ajoute une part mesurée d’une nouvelle classe d’actifs par le biais de fonds réglementés. Elle respecte les limites de risque opérationnel et le contrôle du secteur public tout en signalant que le Bitcoin peut servir de diversification à long terme. Les partisans diront que c’est prudent. Les critiques diront que c’est trop petit. Les gestionnaires du fonds le présentent comme une première étape qui correspond au mandat, à la loi et au marché européen en évolution des actifs numériques.

You may also like

This website uses cookies to improve your experience. We'll assume you're ok with this, but you can opt-out if you wish. Accept Read More